Bonjour à toutes et à tous,
Ce week end avait lieu le lancement de la nouvelle série Le Mans Endurance Série, synonyme pour moi, de première course avec la 360 Modena…
Lors de cette épreuve, j’ai retrouvé le brésilien Jaime Melo, qui sera aussi mon équipier aux 24 h du Mans, ainsi que le russe Roman Rusinov, ex pilote de F3000. Dès les essais libres, nous avons vu que la voiture était compétitive car nous étions régulièrement parmi les meilleurs, aux côtés des Porsche Freisinger et Cirtek.
La voiture était légèrement sous-vireuse, et nous avons dû adapter quelques réglages afin d’utiliser au mieux les pneus Dunlop que nous n’avions jamais utilisé sur la Ferrari.
Ce fut l’occasion pour moi de mieux découvrir la Ferrari Modena et surtout de m’apercevoir que la grosse différence avec la Porsche, c’est sa capacité de freinage, qui permet de vraiment rentrer très vite dans les courbes et de compenser la puissance qui nous manque par rapport aux Porsche.
L’autre surprise, c’est l’engouement des Italiens dès qu’ils voient une Ferrari !!! C’est vraiment incroyable et très chaleureux.
Lors des qualifications, nous avons réalisé le 2ème temps, à 5/10èmes de la Porsche Freisinger. Je savais que nous pouvions faire encore mieux, car nous n’avions toujours pas vraiment résolu notre problème de sous-virage dans les courbes rapides et nous savions comment corriger ce défaut pour la course.
Je devais donc faire le Warm Up du lendemain, afin de peaufiner les réglages de la voiture. Après de bons briefings avec mes équipiers, les ingénieurs du team, ainsi que ceux de Ferrari, j’ai pu voir en quelques virages que nous avions réussi à trouver un bon Set up pour la course, dont je devais faire le premier relais.
Lors du départ, nous étions donc 2èmes, et j’étais tellement collé dans le pare-choc de la Freisinger d’Ortelli que je ne voyais que son aileron… et je n’ai pas vu le feu passer au vert ! Pour une fois, je n’ai pas pris un bon départ car je me suis retrouvé 4ème.
Ceci dit, je ne voulais prendre aucun risque car les courses LMES durent 6 heures et la première chicane de Monza est tellement lente qu’il y a toujours des accrochages lors des départs. Je suis remonté rapidement en 3ème position puis, mètres par mètres, je suis revenu sur le 2ème qui n’était autre que la Porsche du local Riccitelli.
La Modena marchait vraiment très bien, et en s’allégeant en raison de la consommation d’essence, elle me permettait de freiner vraiment plus tard que la Porsche.
J’ai donc réussi à doubler Riccitelli au freinage du bout de ligne droite des stands, et j’avais toujours Ortelli en point de mire. Dès lors, j’ai vraiment commencé a me régaler car je revenais petit a petit sur le leader.
Lors de notre premier ravitaillement, nous avons malheureusement perdu beaucoup de temps pendant le changement de pneus car une des goupilles de sécurité de la roue arrière gauche est restée coincée, empêchant le démontage de la roue. Melo, est donc repartis en 3ème position, mais Ortelli avait pris le large.
Après avoir récupéré la 2ème place, il y a eu un Safety Car en raison d’un accident en pleine ligne droite. A ce moment même, la Freisinger est rentrée aux stands avec un problème d’alternateur qu’ils ont dû changer rapidement, et nous étions 1ers avec un tour d’avance.
A son tour, Rusinov a pris le volant de la Modena et compte tenu du peu d’expérience qu’il avait en GT, il n’a pu ramener la voiture qu’en 3ème position. Je suis reparti le couteau entre les dents, pour récupérer la 2ème place au freinage de la « Parabolica », alors que l’embrayage de la voiture commençait à donner des signes de faiblesse. Romain Dumas avait relayé Ortelli sur la Porsche Freisinger qui était à nouveau leader et nous avons entamé une fabuleuse bagarre à distance. Je savais que son team lui panneautait l’écart qu’il y avait entre nous, et je lui reprenais 2 à 3/10èmes par tour.
J’ai tout donné pour le rattraper, faisant au passage le meilleur tour en course lors de notre 112ème tour ! Et je suis revenu à moins de 5 secondes de la Porsche.
Nouveau ravitaillement, et nouvelle galère car la fameuse goupille de sécurité a dû être changée et nous n’avions plus d’embrayage ; rendant le redémarrage depuis les stands très difficile. Jaime Melo a terminé la course, avec en prime un gros orage lors des dernières 30 mn. C’était la panique dans les stands car tout le monde rentrait en même temps pour chausser les pneus pluies.
Jaime a fait un très bon relais car il était nettement plus vite que la Porsche en fin de course, mais à moins d’une faute, nous ne pouvions plus la rattraper. J’ai vraiment cru à la victoire car nous avons eu quelques problèmes mais Porsche aussi, et avec un équipage plus homogène nous n’aurions jamais pu être rejoint. Cependant, nous passons la ligne d’arrivée en 2ème position et c’est un très bon résultat dans l’optique du championnat LMES…. Et puis le meilleur tour en course et un podium, ça fait du bien !!
Je pense que nous serons encore plus compétitifs lors de la prochaine course LMES qui aura lieu le 4 juillet sur le circuit du Nürburgring que je ne connais pas, mais qui devrait être plus favorable à la Ferrari.
En attendant, je serais ce week end sur le circuit d’Hockenheim que je découvrirais pour la 4ème manche du GT FIA, avec la Ferrari 575 Maranello et mes équipiers « gentlemens » Antoine Gosse et Peter Kutemann.
Stay Tuned !!
Stéphane DAOUDI